НОВОСТИ    БИБЛИОТЕКА    ССЫЛКИ
КРАТКИЙ ПСИХОЛОГИЧЕСКИЙ СЛОВАРЬ РАЗДЕЛЫ ПСИХОЛОГИИ
КАРТА САЙТА    О САЙТЕ


предыдущая главасодержаниеследующая глава

59. Доминанта и психоанализ Т. Досужков (La Dominante et la psychanalyse. Theodore Dosuzkov)

59. La Dominante et la psychanalyse. Theodore Dosuzkov

Institut de Logopedie de Prague, Tchecoslovaquie

Le probleme de la dominante est le probleme de I'activite nerveuse superieure. A. A. Ouchtomski a etudie experimentalement l'activite nerveuse des animaux et a decouvert en 1923 une propriete speciale du reflexe, qu'il a appele la dominante. C'est le reflexe de triple flexion de l'extremite posterieu-re de la grenouille. Ce reflexe est provoque par une piqure de la peau de la plante. La triple flexion se produit homolateralement. Ouchtomski a applique un bout du buvard imbibe d'une solution de strychnine sur le cote droit de la partie inferieure de la moelle epiniere; il a pique la plante gauche de la grenouille, et l'animal a flechi son extremite droite. Ce fut le resultat d'une irritation artificielle des centres de ce reflexe dans la moelle epiniere. Ouchtomski a souligne l'excitabilite variable du systeme nerveux central, qui est la cause de l'activite reflexive. Cette variabilite physiologique demontre l'existence de la dominante. Beaucoup d'activites physiologiques normales sont les manifestations de la dominante. En voici deux exemples mention-nes'par Ouchtomski: L'animal ne bouge pas pendant la miction comme s'il etait cloue a terre. Il reagit tres inopportunement aux stimuli inconditionnels. Nous pouvons facilement observer le meme comportement pendant la mastication et au cours des autres activites necessaires a la survie de l'animal ou a ca de l'espece. L'exemple classique de la dominante est le reflexe d'embras-sement de la grenouille par le male pendant l'accouplement.

La dominante est l'activite de certains centres du systeme nerveux central qui domine a certains moments et qui attire tous les processus d'excitations plus faibles. Ouchtomski a applique sa conception de la dominante a l'activite nerveuse toute entiere, c'est. a dire de la moelle epiniere et du cerveau у compris l'ecorce cerebrale. Ouchtomski a demontre l'attraction du processus d'excitation dans le systeme nerveux central par les experiences suivantes: il a excite par le courant electrique l'aire motrice du cerveau chez le chat et obtenait un resultat typique, c'est a dire le mouvement des extremites contralaterals. La meme irritation electrique exercee pendant une activite importante du chat (comme la defecation ou la mastication) aboutit a un resultat paradoxal - l'intensification de l'activite physiologique au lieu d'un mouvement des extremites contralaterals, dont les centres sont excites artif icielle-ment.

La dominante est variable; elle s'epuise bientot par la cession de l'activite, qu'elle provoque par un mecanisme analogue a celui qui fait apparaitre un nouveau stimulus d'excitation. Il est possible d'enregistrer la dominante par l'electroencephalographie. Ilapparaitune acceleration des ondes de l'aire cerebral correspondante et l'inhibition des ondes des autres aires.

Il est possible d'appliquer les mecanismes de la dominante aux reflexes conditionnels. Le reflexe conditionnel se produit par l'attraction qu'exercent les processus de l'ecorce cerebral sur les processus d'excitation des structures sous - corticales ou dans la moelle epiniere qui sont les dominantes resultantes des stimuli des reflexes inconditionnels.

En dehors de la dominante normale il existe aussi une dominante pathologique, qui se caracterise par une grande force de la persistence (сила инерции) et par son inadaptation aux circonstances. On ne peut la faire cesser que par une nouvelle excitation plus forte. Ouchtomski ne s'est pas specialement occupe des reflexes conditionnels, mais les disciples de Pavlov (Ivanov-Smolenski par exemple) ont applique la conception de la dominante a l'activite nerveuse superieure. La conception de la dominante pathologique est tres interessante pour les neuropathologues, psychiatres aussi bien que pour les psychanalystes. Je voudrais essayer d'appliquer la doctrine de Ouchtomski a la psychanalyse. J'espere pouvoir expliquer ainsi quelques facteurs de l'activite mentale normale et pathologique humaine, tout specialement en ce qui concerne les processus inconscients.

L'application de l'idee de la Dominante a la Psychanalyse

A l'aide de la notion de dominante nous pouvons comprendre certain-processus fondamentaux de la psychanalyse. Le principe qui regit ces connections est le facteur somatique de la vie mentale, et tout specialement l'ins conscient. Le psychanalyste a l'habitude d'utiliser l'idee de domination, par exemple dans les etapes du developpement sexuel ainsi que dans le contenu inconscient des symptomesnevrotiques, dans le sentiment d'omnipotence, etc. J'ai l'impression que le terme psychologique de dоminatiоn est tres proche du terme physiologique de dominante De toute facon il est necessaire de constater ou siege l'identite et ou on ne trouve que de la ressemblance. Il faudrait envisager chaque domination selon les regies de la dominante. Ce sont les processus de l'excitaticn du systeme central nerveux, l'attraction de toutes les excitations plus faibles qui ont pour resultat le renforcement de l'activite aire de la dominante, ainsi que le changement de la dominante par la cessation de son ac tivite cu par un ncuveau processus d'excitation plus intense que le precedent.

La dominante et le Reve

La domination de quelques idees dans le reve est le support de cette activite mentale. L'idee de S. Freud (1900) sur la satisfaction inconsciente (ou consciente) de quelques besoins internes dans le reve illustre cette domination. La rigidite de l'idee dominante dans le reve est bien connue; cette idee dominante se fraye un passage a travers tous les obstacles. Toutes les idees et stimuli additionnels et accidentels sont subordonnes a l'idee de la dominante et la soutiennent. Le rêve doit aboutir a la gratification de cette idee principale. Je suppose que nous sommes tout a fait d'accord avec Topinion que le mecanisme physiologique du rêve est guide par l'excitation dominante, c'est a dire par la dominante. Freud a presente un excellent exemple du rôle joue par la dominante dans la creation onirique dans trois contenus differents du rêve, chez une même personne, provoque par le même stimulus extêrieur, une sonnerie. Il cite l'experience de Hildebrandt et le point de vue de Maury, que entre un stimulus physiologique et le contenu du rêve il existe "une affinite quelconque mais qui n'est pas unique et exclusive". La sonnerie s'est manifested dans chaque rêve, mais les images furent chaque fois differentes. Ce furent Г image de l'eglise dans le premier rêve, du traîneau dans le second, et d'une bonne dans le troisieme. Ces differentes images ont ete construites chaque fois par la meme personne endormie. Ces images furent des idees mentales differentes qui representaient des processus d'excitation differente. Les trois re-ves furent induits par la sonnerie dominante, mais la dominante est ici un essai de prolonger le sommeil. Une telle dominante est le processus dirigeant de chaque nuit. Le probleme special du reve et de la psychanalyse sont les rêves qui menent au reveil provoque par les causes internes. Freud le compare avec gardien de nuit qui signale un danger imminent; cette explication correspond au changement de la dominante. Le besoin interne de dormir est important et la personne endormie ne devrait pas se reveiller, elle devrait continuer a dormir et a rever. C'est la dominante de la prolongation du sommeil, qui est remplacee a l'idee d'un processus plus fort, provoque par une autre impulsion interne, et a ce moment le sommeil s'arrête.

La Dominante et les Pulsions

Je prefere le terme de pulsions a celui d'instinct pour traduire le terme allemand "Trieb" et je me reporte au "Vосabulaire de la Psychanalyse" de J. Laplanche et de J. B. Pontalis (1967). Le point de depart du probleme de la dominante des pulsions est le changement et la relation mutuelle entre les pulsions. Les deux antagonistes Eros et Thanatos - peuvent dominer la psyche de facon intermittente, mais ils peuvent etre utilises de fagon synchrone a l'egard de l'objet (l'amalgame de la libido et de la des-trudo). Les deux composantes de l'Eros - la pulsion sexuelle et la pulsion d'autoconservation sont conflictuelles. La domination est une manifestation de la dominante physiologique. Selon Freud (1905) une pulsion a sa source dans une excitation somatique, son but est d'eliminer l'etat de tension qui regie a la source pulsionelle. Ces sources sont mieux connues dans les pulsions partielles.

Freud (1915) a emis une opinion que toutes les pulsions sont probablement causees par certains processus physiologiques. Il a souligne l'origine physiologique et anatomique des pulsions. C'est le merite fondamental de la psychanalyse d'avoir constate que des pulsions differentes dominent au cours et a divers moments de la vie. Il est tres plausible de supposer que ce sont la les manifestations de la dominante. C'est l'evolution de la pulsion sexuelle pendant l'enfance qui montre le plus clairement le changement de cette dominante. Les phases de la sexualite orale, anale, uretrale, phallique et genitale sont les avenements graduels des dominantes qui sont surement fondes physiologiquement. Il est tres possible que la periode de latence soit le resultat de changement de la dominante sexuelle en dominante d'auto-conservation. L'argument decisif pour defendre cette conception sont les reactions typiques des enfants aux traumas psychosexuels. Cette reaction est la reponse qui correspond au niveau devolution sexuelle acquise. L'"Homme aux loup" (1918) a reagi a la scene primaire par la defecation. Freud affirme qu'une reaction uretrale peut aussi avoir lieu.

Je peux ajouter a cela que plusieurs de mes analysants ont presente differentes reactions qui correspondent au degre de leur evolution sexuelle au moment du trauma, -reactions orales, anales, uretrales et phalliques - pour etayer cette opinion. Le passage de la pulsion d'auto-conservation a la pulsion sexuelle (specialement sur la pulsion genitale) est typique pour les animaux durant la periode de rut, mais aussi bien connuchez l'homme quand il se trou-ve dans etat amoureux. Finalement il serait utile de repeter l'opinion de Freud (1923) sur les pulsions de mort ou culmine Thanatos. Jecrois que les maladies psychosomatiques sont les phenomenes de la dominante de la destrudo. La guerison est une manifestation de la victoire d'Eros et de la reinstallation de sa dominante au lieu de la dominante de l'autodestruction.

Le probleme de la dominante dans les pulsions instinctuelles est tres important etcompliqus. J'ai conscience qua je n'ai fait qu'effleurer ce proleme et qu'il reste beaucoup de questions non resolues. Peut-être certains de mes lecteurs poursuivrontils ces recherches et completeront ainsi mes hypotheses de depart.

La Dominante et le Moi

Plus on s'occupe de ces problemes, et plus ils nous semblent compliques. Le probleme de la dominante est si complexe, que je n'ai aborde que deux questions: la relation entre la dominante et le sentiment d'omnipotence (c'est la relation de la dominante au developpement du Moi), et de la dominante complexe d'une personne adulte.

Du point de vue genetique, nous rencontrons toute une serie de sentiments d'omnipotence, qui correspondent aux diverses phases psychologiques de revolution, eten meme temps aux prototypes somatiquesde ces processus. J'ai montre ces prototypes dans mon article - La Psychanalyse et les Sciences naturelles (1972) - sans avoir explore le probleme de la dominante. Qu'estce la dominante dans le sentiment d'omnipotence? C'est evident si Ton envisage les noms qui portent les phases du sentiment de la toute-puissance d'enfant. Le sentiment d'omnipotence absolu est l'expression de la dominante de la satisfaction de tous les besoins pendant la vie intra-uterine; la base physiologique de cette dominante est evidente. Les sensations fictives suivantes du nouveaune repondent a une dominante hallucinatoire (C'est S. Ferenczi (1913) qui a demontre le schema devolution du sentiment d'omni - potence et qui a suppose que le nouveaune revient dans son sentiment d'omnipotence dans la vie intra-uterine par l'hallucination, parce que, la il fut omnipotent absolument. L'opinion de Ferenczi est speculative, mais les sentiments d'omnipotence plus tards sont les mani festations des reflexes conditionnels evidents). (Il faut souligner que le sentiment d'omnipotence est un processus psychique absolument inconscient). Je suppose que la base physiologique de la dominante est ici probablement dû au fait que le nouveau ne n'a pas encore goute a la nourriture, tandis que les processus de desassimilation sont deja produits.

Personne ne s'est encore occupe du probleme de la faim, de la desassimilation et de l'hallucination envisage de ce point de vue. Mais nous savons que les explorateurs polaires, et les personnes souffrant de la faim ont des hallucinations concernant la nourriture. La faim et les processus de la desassimilation pouvaient etre observes chez le nouveaune. Tous les autres sentiments d'omnipotence qui apparaitront ulterieurement se forment sur la base de reflexes conditionnels, et sur la base de la differenciation entre le soi et le non-soi. Cela commence par le sentiment de la toute-puissance du corps propre. Il s'agit de signaux des besoins qui menent a la satisfaction de ces besoins par la mere; ainsi se cree le reflexe conditionnel. Le premier signal et la premiere dominante est l'agitation globale du bebe et le cri, ce qui correspond au sentiment d'omnipotence de cette agitation corporelle et de ces cris. Bientôt des pleurs se manifestent, et le sentiment d'omnipotence est lie a cette secretion lacrimale qui devient la dominante.

Peu a peu le bebe commence a se rendre maitre de mouvements isoles de sa tete, des yeux et des mains. Il gesticule et s'exprime par une mimique compliquee. Apparaît alors une phase d'omnipotence de la pantomime, avec la meme dominante. Le developpement de la voix est une autre composante de revolution avec la dominante correspondante. La periode des premiers pas est caracterisee par la dominante de la marche et par la prononciation dequel. ques mots. Le sentiment de toute-puissance est la presente par les fonctions de la marche et du mot (Ce n'est pas encore l'omnipotence de la parole, c'est la periode plus primitive. La parole avec omnipotence specifique est une fonction plus compliquee et plus tarde). De meme au cours de la periode suivante (autour de 3 ans) pendant la periode d'acquisition de la parole et de la reflexion la dominante avec le sentiment d'omnipotence sont conditionnes par ces fonctions. Malheureusement je ne peux pas presenter le support physiologique pour la periode suivante - le sentiment d'omnipotence de la projection, pour la periode qui est la base des prochaines relations sociales. Il s'agit uniquement d'un probleme psychologique et genetico-sociologique qui est la consequence de la resolution du complexe d'Oedipe. Le probleme de la dominante exigerait une analyse approfondie de cette question. Le sentiment d'omnipotence au cours de la puberte et de l'adolescence est genital; ici la dominante est l'expression physiologique de la loi naturelle de la reproduction.

Le sentiment d'omnipotence est l'une des facons dont fonctionne la pensee. Il serait utile a ce propos d'etudier les autres problemes de la pensee par exemple le passage de l'animisme primitif a la pensee scientifique (le schema de Freud dans Totem et Tabou). Beaucoup de raisons m'obligent a remettre a plus tard l'etude de la dominante de ce phenomene epigenetique dans les relations avec l'ontogenie.

Les relations entre la dominante et le moi sont multiples. Je ne puis que les montrer de facon schematique. Je pense que je n'aurai pas tort si j'affirmais que la dominante de ca est basee sur le Principe de plaisir. II est certain que tous les stimuli, internes et externes, qui ne sont pas plus forts que la pulsion instinctuelle du ca renforcent cette pulsion. Le ca cherche seulement a se debarasser de la tension instinctuelle. Il est evident que plusieurs energies (agressive et sexuelle) agissent simultanement. C'est pourquoi on peut aussi voir beaucoup de dominantes variables, mais la dominante commune caracteristique est ici le principe de plaisir. La dominante de moi est le Principe de realite avec ses relations entre le monde exterieur et le corps propre. L'intensification de cette dominante par les processus d'excitation plus faibles est ici egalement evidente. Cette dominante principale modifie ses buts en relation avec des besoins du ca et selon les ordres du sur-moi, selon la situation du monde exterieur. C'est pour cela que cette dominante doit toujours changer.

La dominante du sur-moi est l'ideal du moi et la morale. L'intensifica-tion des demandes du sur-moi par les autres processus d'excitation (ce qui est une preuve de la fonction dominante) est presente. Rappelons nous la participation du sur-moi auchatiment de l'individu par la satisfaction des besoins qui ne correspondent pas aux "lois" de sur-moi (Freud 1923, 1924). Je voudrais faire remarquer que la complexite de ces problemes de l'evolution de la per-sonalite exige une etude complementaire de la dominante. Les dominantes partielles sont variables tout au long. Mais il est certain que les periodesde domination du ca-du moi-et du sur-moi correspondent a la dominante la plus importante de chaque phase de l'evolution individuelle.

Le principe de realite est la dominante du comportement de la personalite, mais l'existence des conflits intrapsychiques (la collision des demandes du ca et du sur-moi) peut etre une des raisons qui cree une nouvelle dominante, dominante pathologique, remplace le principe de realite et pousse le sujet hors de la realite. L'activite nerveuse superieure estdetruite et ne correspond pas aux experiences passees; c'est une nevrose qui se manifeste.

La Dominante Pathologique

Pour l'etude des nevroses il serait tres utile d'etudier justement cette dominante pathologique. Elle possede toutes les qualites d'une dominante normale, mais sa puissance et sa persistance sont exceptionnellement fortes et durables (Ouchtomski et Vinogradov, 1924). A. G. Ivanov-Smolenski suppose que l'hypothese de Pavlov sur les "points pathologiques isoles" dans l'ecorce du cerveau, "est quelque chose de proche et presque similaire" de ce qu'a etudie Ouchtomski. Je suppose quant a moi que les points pathologiques isoles sont les manifestations d'une dominante tres etroitement isolee, peut etre une dominante potentionellepassee, qui est predisposee a se renouveller. J'essayerai d'utiliser ces hypotheses pour expliquer quelques-uns des mecanismes nevrotiques.

La Dominante et les Nevroses

Il у a deja tres longtemps que j'ai demontre (1947) que les nevroses expe-rimentales des animaux produites par Pavlov et son ecole correspondent aux nevroses traumatiques et actuelles de l'homme; ce ne sont pas des psychone-vroses. Dans ma derniere publication dans L'Evolution Psychiatrique (1972) j'ai demontre le mecanisme crucial des nevroses de transfert en me basant sur les troubles des activitees nerveuses superieures. Ces troubles sont condition-nes par la phase paradoxale intermediate de l'activite nerveuse superieure. Ceci est aussi valable pour les deux formes de l'hysterie, pour les nevroses obsessionelles et pour toutes les formes de la skoptophobie (voir mon travail 1965) (C'est la skoptophobie par Iaquelle je definis les n evroses de transfert, parce que je ne compte pas m'occuper de la problematique des nevroses narcissiques (les psychoses psychogenes). Pavlov (1933, 1934) a constate dans les cas de telles psychoses la phase ultra-paradaxale) L'inaptitude a la realite est ici causee par le trauma psychosexuel du passe et par les mecanismes de defense. Les symptômes de nevroses de transfert sont des manifestations de compromis speciales entre les pulsions instinctuelles et des ordres venant du sur-moi. La fixation et la regression des pulsions decide du contenu de la symptomatologie; la fixation et la regression du moi determinent la forme de la nevrose. Les mecanismes de la defense sont les manifestations de la dominante. Les differents mecanismes de la defense correspondent a la phase de revolution du moi. Des facons differentes de la defense dominent aux differents stades du developpement de Г enfant et du bebe. Ces mecanismes sont forts et persistants. La fixation et la regression des pulsions ont le même caractere typique. Les mecanismes de defense sont typiques pour differentes formes de psychonevroses, ils se renforcent par des modes differents d'excitations plus faibles. Les mêmes mecanismes de la dominante sont valables pour la fixation du moi. Ces dominantes determinent l'eclatement de la nevrose quand survient une phase paradoxale de l'activite nerveuse superieure. Cette phase est la manifestation la plus importante de la dominante principale. Les dominantes mentionnees plus haut ne sont que partielles.

Tous les analystes connaissent tres bien uue certaine dominante tres particuliere, intense et persistante. C'est la manifestation de la resistance. Toutes les impulsions qui provoquent une excitation dans le cerveau, qui ne sont pas cependant plus fortes que cette dominante, ne peuvent pas l'abolir. Au contraire ils la renforcent. Des essais pour faire bouger une extremite paralysee dans l'hysterie de conversion, l'essai de faire traverser une situation "dangereuse" a un nevrose, phobique (l'hysterie anxieuse, nevrose obsessionelle), l'essai de renier la honte chez un skoptophobe (par exemple, parler devant un auditoire chez un begue et un ereuthophobe) ont pour effet l'aggravation des symptomes. Toutes les tentatives dene pas prendre conscience des anciens traumas psychosexuels, des desirs incestueux, aussi bien que des autres experdences inconscientes comme les tendances agressives, de la mobilisation des mecanismes de defense aussi bien que l'inadaptation a la realite correspondent a la phase paradoxale de l'activite nerveuse superieure, qui est caracterisee par la dominante pathologique forte et persistante.

La Psychotherapie et la Dominante

Le but de la psychotherapie doit etre fonde sur l'abolition de la dominante pathologique et la creation d'une nouvelle dominante saine.

Voici comment les choses se presentent pendant la psychanalyse curative. Il у a longtemps que nous savons que l'analyse des symptômes, Interpretation et explication de leur contenu inconscient est insuffisante pour assurer une guerison complete et definitive; on peut obtenir par cette methode au maximum une abreaction temporaire, - la rechute de la maladie est inevitable. C'est le phenomene de transfert qui va changer tous les interets et comportement de l'analyse; le transfert peut creer une nouvelle dominante saine, plus forte que la dominante pathologique precedente. Dans la situation du transfert tous les stimuli secondaires renforcent la dominante de la meme facon que dans l'amour. C'est la voie unique dont dispose la psychotherapie pour transformer la dominante pathologique persistante et lui substituer une autre. C'est le memeetat que l'etat amoureux. L'analyse et l'interpretation de cetetat actuel constituent la seule voie pour transformer cette dominante extraordinaire en une autre, normale. Toutes les autres formes de psychotherapie, particulierement l'hypnose et les autres formes de suggestion, ont pour ?but de renforcer les mecanismes de defense, - de la dominante qui est elle-même le mecanisme de la psychonevrose, qui est la dominante pathologique. C'est le comportement paradoxal du psychotherapeute lui-même.

Nous voyons ici un exemple de la relation profonde qui relie la psychologie et la psychanalyse a la physiologie; l'instrument therapeutique principal de la psychanalyse - le transfert - reconnait aussi une application physiologique.

Le Principe economique et dynamique

Qu' est-ce qu'une dominante du point de vue du principe economique et odynamique? Ce principe est un principe psychanalytique, mais il correspond bienau principe physiologique.

Du point de vue economique, la dominante est un processus d'excitation du systeme nerveux central, produit par des stimuli; c'est un reflexe qui domine jusqu'a la fin de la reaction. Les mecanismes des reflexes conditionnel? sont ici tout aussi importants. Du point de vue dynamique, la dominante est un processus d'excitation variable de ce systeme, et qui varie constamment dans la relation selon la diversite des stimuli. Mais la dominante a tendance a se maintenir aussi longtemps que des stimuli nouveaux restent plus faibles que les precedents. La difference entre le reflexe curant et la dominante se trouve justement dans cette derniere qualite de la dominante.

Du point de vue economique psychanalytique, la dominante correspond avec la quantite et qualite des stimuli; du point de vue dynamique psychanalytique, la dominante represente les interets qui dominent (conscient et inconscient) chez Thomme.

La dominante se manifeste elle-même dans les reves, qui ont pour but le maintien du sommeil; dans les pulsions instinctuelles avec le but de satisfaire les instincts au degre de revolution physiologique (ontogenetique); dans les sentiments d'omnipotence avec le but d'obtenir la satisfaction par les me-canismes de la signalisation qui correspondent au degre de l'evolution du mot (psychologique et physiologique).

La dominante pathologique nait a partir de stimuli supramaximaux et elleestextraordinairement persistante. Ici se trouve le fondement de lapsychonevrose. Une telle dominante persistante est le resultat d'une traumatisation psychosexuelle dans l'enfance. Cette dominante tend a maintenir cette experience dans l'inconscient. Les mecanismes de defense sont probablement des dominantes "partielles" qui sont mobilisees et qui renforcent la dominante pathologique principals Les problemes des mecanismes de defense normaux-et pathologiques meriteraient une etude speciale.

* * *

L'idee de S. Freud proposant une technique par les associations libres, - ayant pour but la therapie, fut le fondement extraordinaire de la psychanalyse. Il suppose, que quoi que dise le patient cela aura toujours un rapport avec sa maladie et son passe infantile, parce que sa nevrose et son passe le dominent. Ce fut le presuppose du processus que nous appelons maintenant la dоminante. Le comportement du patient sur le divan du psychanalyste et les interpretations donnees par l'analyste sont, du point de vue physiologique, les dominantes. Le processus psychanalytique est la determination des dominantes variees. Je suppose qu'il nous est possible d'affirmer que la psychanalyse du point de vue physiologique est une etude des dominantes, qui dominent dans toute la vie mentale de l'humanite .

Je ne peux pas explorer plus profondement les autres relations complexes qui existent entre la psychanalyse et la physiologic Cependant je voudrais que celles-ci deviennent le travail de beaucoup de psychanalystes et physiologistes. Jene puis que rcpeter l'hypothese mentionnee plus haut, c'est a dire que le mecanisme physiologique de la dominante pourrait etre fondamental pour Interpretation physiologique de beaucoup de mecanismes et facteurs psychanalytiques.

Bibliographie

Dosuzkov. Th. Doctrine on Neuroses from Pavlov's Reflexologic and Freud's Psychoanalytic Points of View. Presented at the European Congress of Psycho-Analysis. Amsterdam. 1947. Published in Czech in the Psychoanalyticka Rccenka. 1947.

Dosuzkov, Th. Skoptophobie - die vierte t)bertragungsneurose. Psyche. 1965. H. 9. La Psychanalyse et les Sciences Naturelles. L'Evolution Psychiatrique. 1972. No I.

Eidelberg, L. Encyclopedia of Psychoanalysis. 1968. Instinct. P. 197.

Ferenczi, S. Entwicklungsstufen des Wirklichkeitssinnes. 1913. Bausteine zur Psychoanalyse. I Band. 1927.

Freud. S. The Interpretation of Dreams. 1900.

Freud, S. Three Essays on the Theory of Sexuality. 1905.

Freud, S. Instincts and Their Vicissitudes. 1915.

Freud, S. From the History of an Infantile Neurosis. 1918.

Freud, S. Beyond the Pleasure Principle. 1920.

Freud, S. The Ego and the Id. 1923.

Freud, S. The Economic Problem of Masochism. 1924.

Ivanov-Smolenski. A. S. (А. Г. Иванов-Смоленский). Очерки патофизиологии высшей нервной деятельности. 1952.

Ouchtomski. А. А. (А. А. Ухтомский). Доминанта, как рабочий принцип нервных центров. Русский физиологический журнал. 1923. № 6.

Ouchtomski, A. A. and Vinogradov. M. I. (А. А. Ухтомский и М. И. Виноградов). Об инерции доминанты. Сборник, посвященный 75-летию И. П. Павлова. 1924.

Pavlov, I. P. (И. П. Павлов). Чувство овладения и ультрапарадоксальная фаза. 1933. Полное собрание трудов. 1949. Проблема физиологического понимания навязчивого невроза и паранойи. 1934.

предыдущая главасодержаниеследующая глава











© PSYCHOLOGYLIB.RU, 2001-2021
При копировании материалов проекта обязательно ставить активную ссылку на страницу источник:
http://psychologylib.ru/ 'Библиотека по психологии'

Рейтинг@Mail.ru

Поможем с курсовой, контрольной, дипломной
1500+ квалифицированных специалистов готовы вам помочь