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105. Психотерапия и психоанализ. Б. Мульдворф (105. Psychotherapie et Psychanalyse. (Pour une approche concrete des problemes de l'Inconscient). Bernard Muldworf)

Centre de Sante des metallurgistes, Paris, France

Partir de la pratique therapeutique, pour examiner les probiemes de l'inconscient, c'est proceder d'une double demarche historique: d'une part, c'est celle-la même de Freud, quand il a mis au point la psychanalyse, d'autre part, c'est l'itineraire d'un certain nombre de psychiatres marxistes frangais qui, portes par leur pratique psychotherapique ont rencontre la psychanalyse sur leur chemin et, de ce fait, ont ete amenes a reconsiderer leur point de vue.

L' utilisation ideologique reactionnaire de la psychanalyse, son ambiguite au niveau de l'anthropologie, les resonnances "idealistes" de son armature theorique ont, un temps, rebute les chercheurs marxistes. Les psychiatres, tout en restant sensibles a certains aspects de sa pratique therapeutique se sont tournes vers d'autres formes d'activites psychotherapiques qui, paradoxalement, ont reintroduit la prise en compte de la psychanalyse.

En effet, sous la rubrique de "psychiatrie sociale, il s'est agi de prendre en charge l'ensemble des conditions sociales, economiques, culturelles, familiales responsables de 1'apparition des troubles psycho-pathologiques; la biographie individuelle etant apparue comme le materiau privilegie de cette comprehension. Corrolairement, la dimension relationnelle de toute pratique therapeutique est apparue comme l'element dynamique, porteur de "l'effet psychotherapique". C'est l'etude des conditions et des mecanismes du processus psychotherapique qui a reintroduit la psychanalyse dans le champ d'etude des praticiens marxistes: ce que la theorie psychanalytique designe dans le concept de "transfert", les praticiens de la psychotherapie l'observent quotidiennement, parfois a leur depend, sinon au detriment du patient.

La pratique psvchotherapique met a jour cette evidence, selon laquelle il ne peut у avoir d'"effet therapeutique," c'est-a-dire de transformations au niveau de la personnalite du patient, sans mobilisation affective et emotionnelle.

Toutes les "techniques" psychotherapiques visent a cette mobilisation; toute la procedure therapeutique vise a la maîtriser, au service des interets psychologiques du patient.

La psychotherapie se differencie de la pedagogie en ceci, qu'elle ne consiste pas en l'acquisition d'un savoir, applique de l'exterieur; elle est un "savoir" sur lui-même, du patient, acquis dans le courant d'une experience affective singuliere. La psychotherapie met en avant le primat de l'affectivite sur le rationnel: le rationnel, il est dans la tête du therapeute, comme modele operatoire qui guide sa pratique. Dans la tete du patient, il est reprise, apres coup, des experiences affectives qui l'ont precede et qui permettent sa mise en place.

C'est ce primat de l'affectivite dans la pratique psychotherapique (comme corollaire d'ailleurs, de sa place preponderate dans les desorganisations psychopathologiques) qui a conduit les praticiens marxistes a une nouvelle evaluation de la psychanalyse. En effet, l'affectivite se situe a la jonction psy- cho-somatique. Empiriquement, la cliniqueen administre la preuve, et la neurophysiologie, en en designant les structures et leur fonctionnement, le confirme. C'est la psychanalyse qui a promu la relation psychotherapique comme experience affective specifique. Le praticien de la psychotherapie ne peut done pas s'epargner de s'interroger serieusement sur sa signification, avec toutes les consequences theoriques et pratiques qu'impliquent une telle interrogation.

On sait que le postulat fondamental de la psychanalyse est de considerer que les symptômes ont un sens, une signification, qu'ils s'inscrivent d'une certaine fagon dans l'histoire du sujet. Au lieu de penser le trouble psychique comme une excroissance aberrante et hasardeuse, on le postule comme appartenant a un ensemble organise qui determine sa signification.

Cette demarche methodologique a le double avantage d'assurer a la manifestation psychopathologique un determinisme accessible a une certaine forme d'intelligibilite, en même temps que d'en permettre une therapeutique rationnelle. C'est dans l'histoire du sujet que se situe la determination du trouble psychique, c'est dans une sorte d'"histoire" acceleree, constituee par la situation psychotherapique qu'on va chercher a obtenir sa reduction. La relation patient-therapeute est censee permettre la mise a jour des "situations" par l'intermediaire desquelles s'est operee la desorganisation psycho-pathologique, et la situation psychotherapique, par sa dynamique relationnelle produit un effet de "correction" et de reorganisation psychologiques. Pour un esprit materialiste comme pour la pensee rationnaliste, cette demarche est un progres considerable par rapport aux conceptions attribuant au trouble psychique une determination "endogene" ou exclusivement biologique, excluant par la-même toute mise en cause de l'environnement social et culturel, sapant toute base theorique a une approche psychotherapique, qui devient alors une sorte d'action charitable ou une oeuvre philantropique.

Une psychotherapie qui ne s'adosse pas a une certaine forme de psychoge nese n'a aucun sens.

Ainsi, un praticien materialiste soucieux de preserver a la psychotherapie sa specificite, correlative de la specificite du champ de la psychopathologie rencontre, necessairement sur son chemin, "l'inconscient".

A cette etape de nos reflexions, cette problematique peut se resumer comme suit: c'est la notion meme de "signification," operatoire en matiere de psychotherapie qui introduit necessairement un "en-deca" de la "signification," qui pre-existe a emergence dans le champ relationnel de la situation psycho-therapique et qui, n'etant pas accessible a la conscience du sujet, peut etre designe comme "inconscient." A ce premier niveau d'approximation, la notion "d'inconscient" prend un caractere descriptif, qui n'engage en rien quant a son statut ni a sa nature.

On n'est pas loin d'une definition qui rejoindrait celle de la "meconnaissance," voire même de "l'ignorance", le sujet "ignorant" les determinations qui 1'animent comme il "ignorerait" la geographie. C'est ce que certains philosophies de la phenomenologie, tel Jean-Paul Sartre, rangent sous la rubrique de la "mauvaise foi": une sorte de savoir qui tient a se refuser comme tel pour garder certaines positions psychologiques jugees plus satisfaisantes.

Cr, si Ton se contentait de ce niveau purement descriptif, phenomenologique, on ne pourrait pas comprendre l'effet therapeutique de la "prise de conscience," ni l'ensemble du processus psychotherapique. Ce n'est pas la "revelation" d'un arriere-plan de la "signification" qui est therapeutique, ce n'est pas l'acquisition d'un "savoir" se substituant a un non-savoir qui produit "l'effet psychotherapique": c'est un "vecu" singulier, dans le cadre d'une experience affective singuliere.

La vie quotidienne fourmille de ces experiences relationnelles ou la sympathie, l'antipathie, le malaise, le bien-être, la seduction, la repulsion, etc... sont des realites vecues dont ces notions cherchent a decrire empiriquement les diverses modalites affectives. Dans la pratique therapeutique, ces memes situations se retrouvent: des patients sont "sympathiques", d'autres "agagants"; une relation therapeutique est parfois difficile, "fatigante", d'autres fois elleest "agreable", d'autres fois encore, elle mobilise de l'anxiete ou de l'agressivite.

C' est justement le jeu de ces interactions affectives multiples et complexes qui constitue le moteur de la relation psychotherapique. Parfois, la relation est explicitement erotisee, surtout quand la situation est heterosexuelle: comme la plupart des praticiens restent modestes quant aux vertus eventuelles de leur charme, il faut bien penser que c'est la situation therapeutique en elle-même qui est source de ce malentendu partic:lier.

Ce qui est a la fois troublant et interessant, c'est que la relation therapeutique est parfois "fatiguante", avec certains patients et qu'elle est "agreable", avec d'autres.

Ces deux notions, "fatigue," "plaisir," qui decrivent l'experience commune de beaucoup de praticiens sous-tendent des implications relationnelles importantes: comme si, dans un cas, le praticien avait a lutter ("inconsciemment", justement) contre quelque chose venant de lui, et cette lutte est source d'une depense d'energie (d'une "fatigue"); dans l'autre cas, au contraire, c'est d'une" "economie" d'energie qu'il s'agit.

On voit combien la situation therapeutique est complexe, combien ses parametres sont nombreux, et que la prise en charge de la totalite des elements en jeu dans la relation therapeutique necessite un appareil conceptuel complique.

Si la notion de "signification" est centrale, ses potentialites operatoires doivent etre telles que son maniement doit permettre de rendre compte de la totalite des mouvements du champ psychotherapique. C'est ce "maniement particulier de la notion de "signification" qui conduit a l'elaboration d'une nouvelle conception de "l'inconscient" apte a rendre compte simultanement et du "sens" et de d'energie", c'est-a-dire de la "signification" dans ses rapports avec la vie affective.

C'est l'observation empirique scrupuleuse du champ therapeutique qui oblige a la prise en charge simultanee de notions apparemment aussi heterogenes que celles de "sens" et d'"energie".

Gardons-les, provisoirement, a ce niveau empirique. La vie quotidienne, elle aussi, est riche de ces situations ou il suffit d'un "mot" comme on ditde l'un des interlocuteurs, pour que 1'autre se mette a parler.

On sent la qu'une "resistance" (inconsciente") a ete levee, par la grâce (involontaire) de ce "mot" miraculeux.

La aussi, le "sens" et d'energie", la "signification" et la "force" sont engages dans un même processus.

Toutes ces notions ont un caractere "mixte": elles sont a la fois descriptives et explicatives, elles n'ont pas encore valeur de "concept". C'est le travail d'elaboration theorique qui doit les amener a cette dignite.

Ainsi, la relation psychotherapique met a jour la valeur dynamique de l'affectivite, et, parfois, ses interferences avec la sexualite.

On peut, soit considerer ces interferences comme de simples accidents, soit les considerer comme constitutives de la situation psychotherapique. Etant donnee la relation etroite entre la viesexuelle et la vie affective, c'est la derniere hypothese qui parait la plus interessante. D'ou la necessite de prendre en charge les implications sexuelles sousjacentes au moteur affectif de la relation therapeutique.

Ce ne sont evidemment pas des considerations morales qui doivent nous arreter. Lorsque sortant de son sommeil hypnotique, une patiente se jeta au cou de Freud, celui-ci garda tout son sang-froid; il n'attribua l'incident ni au caractere irresistible de son charme personnel, ni a l'esprit devergonde de sa patiente; il prit en compte tout l'ensemble des elements participant a la situation therapeutique pour les comprendre les uns par rapport aux autres: c'est ainsi qu' est nee la psychanalyse.

Le praticien materialiste (laissant provisoirement entre parentheses la psychanalyse) doit agir avec la meme serenite.

En fait, ce que nous voulons montrer, c'est comment la pratique psycho - therapique conduit necessairement a la rencontre de la psychanalyse. Beaucoup de therapeutes ne se reclament pas de la psychanalyse; d'autres, s'en inspirent plus ou moins directement. Cependant, une tres grande partie des techniques psychotherapiques utilisent un certain nombre des concepts freudiens.

Pour le praticien marxiste, le probleme se pose differemment. Il ne peut en rester a un niveau purement pragmatique: c'est-a-dire se contenter de l'efficacite d'une technique, en elaborer les eventuelles bases theoriques pour, en retour, ameliorer et affiner sa pratique.

Cette demarche positiviste, qui reste trop a l'interieur de la technicite, ne prend pas en charge la dimension anthropologique implicite, c'est-a-dire "laconception de l'homme" qui est a l'oeuvre dans le champ de la "psychopathologie.

Pour le praticien "positiviste," il уa en quelque sorte deux domaines etanches: sa "philosophie," implicite ou explicite, d'une part, et d'autre part, sa pratique therapeutique qui en est, plus ou moins, relativement independante.

Le praticien marxiste recherche une sorte d'unite. une homogeneite entre sa philosophie et sa pratique, de telle sorte que sa pratique, en retour. peut etre amenee a elargir le champ de sa reflexion philosophique.

Ainsi, en ce qui concerne la psychanalyse, les implications affectives et sexuelles de la relation therapeutique, que son experience met a jour quotidiennement, il ne peut manquer de les mettre en rapport avec les conceptions tfreudiennes qui en theorisent les consequences.

C'est done la pratique qui exige de mettre au point une conception de "l'inconscient" qui rende compte de la totalite des phenomenes engages dans la relation therapeutique. avec les implications anthropologiques qui en decoulent.

La notion de "situation psychotherapique" cherche a mettre en evidence cette idee selon laquelle dans la relation therapeutique, du fait de ses implications affectives et sexuelles, sont mises a jour les necessites affectives du sujet, qui s'expriment dans le champ relationnel ainsi constitue, et dont les determinations doivent permettre de comprendre, et de reduire les troubles psychopathologiques qui sont, eux aussi, une certaine forme d'expression de ces necessites affectives.

Or, en toute naivete empirique. si on se demande quels sont les references par rapport auxquelles s'organise la vie affective d'un individu, quel est le cadredans lequel s'exerce l'apprentissage de la vie affective, c'est le milieu familial, en particulier les parents, la mere, le pere, 'qui apparaissent comme les elements constitutifs de cet apprentissage.

Les experiences affectives infantiles vont done necessairement s'exprimer dans le mouvement de la relation therapeutique.

Le therapeute va être dote d'un statut "parental", grace auquel precisement, il peut exercer son "pouvoir" therapeutique.

C'est le mouvement regressif inscrit dans la relation therapeutique, qui fait de plus en plus apparaitre le passe infantile. C'est la reference a ce "passe infantile" qui donne son sens aux manifestations "actuelles" (symptôme, trait de caractere. etc...): c'est ainsi que la notion de "signification" fait son apparition. en tant'qu'une manifestation "actuelle" prend son sens par rapport au "passe infantile" du sujet.

Nous restons toujours la, volontairement. au niveau des approximations; notre souci est de montrer comment, dans le courant de la pratique psychotherapique, se fait la rencontre avec la psychanalyse, et comment se fait jour la necessite d'elaborer une conception de "l'inconscient" qui soit specifique d'un champ particulier de la connaissance.

Nous serons alcrs mieux a même, plus loin, d'en discuter le statut et la nature.

Pour qu'il у ait "sens", "signification", il faut qu'il у ait reprise d'un passe dans le present: s'interroger sur le "sens", c'est s'interroger a propos de ce qui est engendre par le fait qu'une chose se manifeste dans une autre, qu'un evenement s'exprime dans un autre evenement, qu'une manifestation psychologique (un symptome, un trait de caractere. etc...) vient a la place d'une autre manifestation psychologique.

Or, ce qui fait la difficulte epistemologique, et le risque idealiste de toutes les theorisations, c'est que ce "passe", a vrai dire, n'existe plus, il est passe, et c'est dans le present de la "situation psychotherapique" qu'on doit en reconstituer les peripeties et les structures. D'ou le caractere constitutivement metaphorique de toutes les notions utilisees: la demarche "materialiste" est alors en danger, d'autant plus que le "critere de la pratique" est souvent bien incertain en cette matiere.

Cependant, le postulat selon lequel la personnalite d'un individu, dans ses aspects "normaux" comme dans ses manifestations "pathologiques" est le resultat d'une histoire, dont les moments essentiels, sinon decisifs, sont constituespar l'interiorisation des experiences relationnelles infantiles, experiences marquees essentiellement par leur dimension affective, ce postulat non seulement est riche de potentiel heuristique, mais il est verifie par la pratique therapeutique, comme par l'experience quotidienne. Il constitue par ailleurs la matiere premiere de la plupart des oeuvres romanesques, litteraires, ou artistiques.

Il s'agit, comme l'avait deja souligne G. Politzer, de faire passer dans le domaine de la recherche et de la theorie scientifiques ce qui, jusqu'a present, a ete du dcmaine de l'intuition artistique et de la sensibilite creatrice.

La "situation psychotherapique", comme situation experimentale particuliere, notamment dans la forme rigoureuse de la procedure psychanalytique, fournit un materiel propice a cette elaboration scientifique. C'est la constitution du "passe" comme ensemble d'elements produisant des "effets de signification", c'est-a-dire produisant une action a distance (dans le present) qui pose le probleme de l'existence de "l'inconscient" comme structure autonome.

L'existence d'un "inconscient" doit être postulee pour rendre compte de Taction a distance, manifestee dans le symptôme (ou le trait de caractere, etc.) d'evenements passes dont la "trace" est organisee de telle sorte qu'elle produise cet effet a distance.

Tout, dans le "passe", n'est pas porteur d'une egale virtualite "d'effets a distance": il уa des "traces" privilegiees; ce sont celles-ci dont on peut imputer a l'organisation de constituer ce qu'on appelle "l'inconscient".

On sent, atraversces formulations, la difficulte qu'il уa a mettre en place cette problematique.

Cette difficulte, c'est celle-la même que relevait G. Politzer, dans son livre important, "Critique des fondements de la Psychologie". S'appuyant sur une etude serree de la "Science des Rêves" (Traumdeutung, ou "Interpretation des Rêves) il discute la notion "d'inconscient" avec le souci de rester dans le cadre d'une psychologie materialiste. Il distingue, avec Freud, pour qui le "rêve est la voie royale pour l'etude de l'inconscient", le recit manifeste (du rêve) etle contenu latent, l'un etant comme la traduction de l'autre, dans le langage des images oniriques. Pour Freud, et ее que met en evidence l'experience psychanalytique, il уa un "contenu manifeste" et un "contenu latent, le "contenu latent" etant situe sur ce qu'il appelle "l'autre scene", c'est-a-dire l'inconscient.

Pour Freud, l'inconscient est une structure autonome; pour G. Politzer, il ne peut у avoir de "lieu" psychique separe de la conscience, et "l'inconscient" est "la construction de l'autre comme sujet connaissant", c'est-a-dire la "traduction" que je donne des "significations" ainsi mises a jour.

Le systeme des significations qui apparait dans le champ psychotherapique n'est pas un texte a traduire: il est soumis a "l'interpretation", qui se fait "dans le transfert" c'est-a-dire par rapport aux differents mouvements affectifs mobilises par la relation psychotherapique et dont le therapeute est le support et l'enjeu.

L'analogie avec le rêve est certes interessante, mais elle manque son objet si on meconnait la dimension "economique" (c'est-a-dire les "deplacements d'energie") qui est en oeuvre du fait des transformations physiologiques liees au sommeil.

C'est cette dimension "economique," ce jeu de "forces psychiques" liees aux mouvements de l'affectivite, et a son unite psychologique, "l'affect", dont il s'agit de rendre compte pour elaborer une conception de "l'inconscient" qui corresponde aux donnees de la clinique. Il ne suffit done pas de se referer a la "signification" pour rendre compte de l'existence de "l'inconscient".

Le paradoxe epistemologique tient au fait qu'il faut prendre en consideration un certain norrbre de dimensions, apparemment heterogenes les unes aux autres, tout en restant sur un registre unitaire, psychologique, alors qu'il ne s'agit pas de "psychologie" au sens traditionnel du terme.

La "signification" se supporte de la dimension du "sens", qui est reprise d'un passe dans le present; par la-même s'introduit une dimension "historique", qui est celle d'une histoire figee, que la relation transferentielle mobilise en partie, du fait de la dynamique affective - autre dimension - qu'elle met en oeuvre. "Signification", "histoire", "affectivite" sont les trois dimensions qui apparaissent, eirpiriquement, dans le champ de la "situation psychotherapique". C'est leur prise en charge simultanee qui rend difficile l'elaboration d'une theorie de "l'inconscient".

En fait, ce qu'on appelle "histoire", c'est, a cause de sa contexture affective, celle des expediences relationnelles infantiles. Il уa la comme une sorte de noyau homogene et stable, qui tient a la force et a la pregnance des experiences affectives infantiles.

Cette "histoire" est done dominee par la "pre-histoire" infantile: tout le problen e est done de savoir ce qui, dans cette "pre-histoire", est constitutif des bases affectives de la personnalite.

C'est l'existence dela sexualite infantile, verifiee a la fois par l'observation directe et par deduction clinique indirecte, qui permet d'apporter une reponse a cette question.

La dimension sexuelle, facilement decelable dans les mouvements affectifs de la relation therapeutique, pose en effet la question de la constitution des bases affectives de la personnalite en termes de sexualite.

A cette etape de notre reflexion, il faut prevenir un malentendu. Il уa, en effet, d'autres conceptions psychologiques qui mettent au premier plan l'affectivite dans la constitution de la personnalite. C'est le cas de la psychologie genetique d'Henri Wallon. Dans un article tres important, intitule "Le rôle de "l'Autre"dans la constitution du "Moi", H. Wallon, traitant du developpement psycho-moteur de l'enfant ecrit: "Le nouveau-ne n'a dans son cornportement que des reactions discontinues, sporadiques et sans autre resultat que de liquider par des voies alors disponibles soit des tensions d'origine organique, soit celles suscitees par des excitations exterieures. Les gesticulations ne peuvent lui être d'aucune utilite pratique. Elles ne sauraient même pas lui faire modifier une position incommode et dangereuse. Une assistance de tous les instants lui est indispensable. C'est un etre dont toutes les reactions ont besoin d'etre completees, compensees, interpretees. Incapable de rien effectuer par lui-même, il est manipule par autrui, et c'est dans les mouvements d'autrui que ses premieres attitudes prendront forme". Plus loin, H. Wallon, qui appuie explicitement sa demarche sur le materialisme dialectique et historique, affirme: "L'individu, s'il se saisit comme tel, est essentiellement social. Il l'est, non par suite de contingences exterieures, mais par suite d'une necessite intime. Il l'est genetiquement".

Or, si l'on rapproche ce texte des ecrits de Freud relatifs a la "detresse originelle du nouveau-ne", on fait de curieux rapprochements, qui permettront de mieux saisir comment s'elabore la notion psychanalytique "d'inconscient".

La "detresse originelle" est l'etat du nourrisson qui, dependant entierement d'autrui pour la satisfaction de ses besoins (soif, faim) s'avere impuissant a accomplir l`action specifique propre a mettre fin a la tension interne.

Freud rattache explicitement l'etat de detresse a la prematuration de l'être humain, et precise ainsi son idee: "...son existence intra-uterine semble relativement raccourcie en comparaison de celle de la plupart des animaux; il est moins acheve que ceux-ci lorsqu'il est jete dans le monde. De ce fait, Tinfluence du monde exterieur est renforcee, la diffёrenciation рrecoce du moi d'avec le cа est necessaire, l`importance des dangers du monde exterieur est majoree et l'objet, seul capable de proteger contre ces dangers et de remplacer la vie intra-uterine, voit sa valeur enormement accrue. Ce facteur biologique etablit donc les premieres situations de danger et cree le besoin d'être aime, qui n'abandonnera plus jamais l'homme".

De ce texte, extrait de "Inhibition, Symptôme, Angoisse", publie en 1926, ou certains concepts freudiens sont deja mis en place, retenons seulement, pour l'instant, l`idee selon laquelle la vie affective est correlative de necessites vitales issues de l'etat de "detresse originelle".

Trente ans plus tôt, dans le texte intitule "Esquisse d'une psychologie sci entifique" (1895) Freud abordait le meme probleme dans les termes suivants: "L'organisme humain, a ses stades precoces, est incapable de provoquer cette action specifique qui ne peut etre realisee qu'avec une aide exterieure et au moment оu l'attention d'une personne bien au eourant peut se porter sur l'etat de l'enfant. Ce dernier l'a alertee, du fait d'une decharge se produisant sur la voie de changements internes (par les cris de l'enfant, par exemple). La voie de decharge acquiert ainsi une fonction secondaire d'une extreme importance: celle de la comprehension mutuelle (encore traduit: communication). L'impuissance originelle de l'etre humain devient ainsi l'a source premiere de tous les motifs moraux".

L'interet de cette confrontation entre la psychologie genetique et la psychanalyse, c'est de souligner leur convergence quant a l'importance des experiences relationnelles infantiles dans la formation de la personnalite.

Cependant, la psychologie genetique - ce n'est pas la son objet - ne prend pas en compte, ni la sexualite, ni l'encadrement de l'enfant par ses parents, l'un du sexe feminin, l'autre du sexe masculin. Ce sont des effets de cet "encadrement sexue" qu'il s'agit de rendre compte.

La vie affective n'est pas un tout homogene, il s'y distingue des clivages lies a la division des sexes, de telle sorte que la relation avec la "mere" et le "рerе" doit necessairement se diffёrencier du fait de ces clivages lies a la sexualite.

Ainsi, les experiences relationnelles infantiles, dans leur dimension affective, sont specifiees selon qu'il s'agit de la "mere" ou du "pere". Le developpement de la personnalite doit reprendre dans la trame de son mouvement ces diffёrenciations liees a la division sexuelle du genre humain.

Le dёdoublement de la dimension affective des experiences relationnelles infantiles, on doit en retrouver les effets dans les processus du dёveloppement de la personnalite. Quand un sujet dit: "J'aime bien ma mere", ou "J'ai peur de monpere" (ou reciproquement), il exprime, verbalement, par le langage, une situation affective qui est deja le resultat d'un processus. Empiriquement, il traduit le fait que son affectivite est marque de maniere differente selon qu'il s'agit de sa mere ou de son pere. Mais on ne sait rien quant aux processus engages dans ce developpement psycho-affectif, dont le resultat est ainsi exprime, et, surtout, on ne comprend rien quant aux mecanismes psychologiques responsables de cette situation. De plus, on ne sait rien en quoi le fait d'etre "mеrе" ou "pere" avec la specification sexuelle qui sous-tend ces designations, intervient dans ces modalites de la vie affective du sujet.

En outre, cette verbalisation exprime, dans et par le langage un etat subjectif: aimer, ou avoir peur, traduit la relation du sujet a sa mere et son pere, telle que lui-même la percoit, telle qu'elle est vecue par lui, mais elle ne dit rien quant a la rea1ite objective du comportement parental.

Quelles que soient les justifications que peut en donner le sujet, elles restent toujours au niveau subjectif: il est difficile d'en inferer des elements ayant une valeur objective certaine.

Il s'agit done dela representation que se fait le sujet de sa mere et de son pere, representation qui est responsable de ses mouvements affectifs.

Or, cette representation a une histoire: cette histoire est portee par la signification que prend, pour le sujet, la qualification sexuelle de chacun de ses parents. En d'autres termes, il n'est pas indifferent pour la suite du developpement psycho-affectif que la "mere" soit de sexe feminin et "lе pere" de sexe masculin, et que 1'enfant soit une "filie" (c'est-a-dire appelee a devenir comme sa "mere") ou un gargon, (appele a devenir comme son "pere").

Comment rendre compte de ces diverses interferences sexuelles et de leurs consequences quant au developpement psycho-affectif du sujet? Suffit-il d'être ne de sexe feminim pour devenir une femme? Suffit-il d'être ne desexemasculin pour devenir un homme? Suffit-il d'être pourvu d'un appareil anatomophysiologique nettement differencie pour pouvoir le mettre en oeuvre selon ses dispositions d'origine? Les diverses formes d'homosexualles, les diverses difficultes sexuelles rencontrees dans la clinique, les differentes manifestations, psychosexuelles rangees dans la rubrique de "perversions", voila autant de preuves cliniques concretes qui rendent pour le moins incertaine la reponse a toutes. ces questions.

La prise en charge de la vie sexuelle, dans ses formes "normales" comme dans ses aspects dits "pathologiques" oblige a examiner de plus pres ce qu'il en est des diverses experinces relationnelles infantiles, dont la dimension affective, neceessairement diffёrenciee au niveau sexuel, est fondamentale quant au processus de dёveloppement de la personnalite.

Nous voila loin des probtemes de "l'inconscient" dira-t-on. Or, les experiences relationnelles infantiles, compte-tenu de la nature essentiellement plastique et labile des processus psychophysiologiques de l'enfance, en particulier des toutes prenmres annees (et des tous premiers instants) de la vie, prennent de ce fait un caractere decisif quant a l'avenir psychologique du sujet. C'est les systeme structure, c'est-a-dire l'organisation de ces experiences relationnelles infantiles, telles qu'elles ont ete vecues par le sujet, qui constitue, en premiere approximation, ce qu'on peut appeler "l'inconscient".

Alors que la psychologie genetique decrit, objectivement, de l'exterieur, les diverses etapes du developpement psycho-affectif, la psychanalyse cherche a en rendre compte dela dimension subjective, comme si on imputait au nourrisson et au petit enfant qu'il devient progressivement, un vecu subjeсtifde ces memes experiences.

Or, il est evident que le nourrisson et le petit enfant ne sont pas des etres vides, depourvus de subjectivite, uniquement reduits a leurs reactions de demandes physiologiques.

Comme on ne peut pas leur poser d'interview sur leurs etats subjectifs du moment, il faut bien essayer de les reconstituer.

La prevalence radicale des situations affectives pose le probleme de savoir comment s'opere ce dёdoublement du systeme relationnel, partagё selon le vecteur maternel et le vecteur paternel. Les conditions de la naissance et de l'environnement neo-natal privitegient la relation maternelle. L'etat de detresse, correlatif de la totale dependance du petit humain a l'egard de sa mere, implique l'omnipotence de celle-ci. H. Wallon a note, nous l'avons vu, comment cette dependance influence de fagon dёcisive la structuration du psychisme, et le voue ainsi a se constituer entierement dans la relation avec autrui.

L'omnipotence de la mere, correlative de la totale dependance du petit humain a son endroit rend son absence, intermittente, mais inevitable, d'autant plus insupportable.

La relation avec le pere se specifie a partir du moment ou celui-ci apparait comme le responsable, eventuel, de cette absence de la mere. Durant les tous premiers instants de la vie, quand la differenciation des roles n'est pas encore percue, le "pere" est comme une autre forme de representation de la "mere".

C'est done par rapport a cette differenciation sexuelle des roles que s'opere la differenciation de la relation affective pour l'enfant, selon qu'il s'agisse de la "mere" ou du "pere", dans une perspective ou la "mere", premiere pourvoyeuse, "naturelle" en quelque sorte, de soins, de nourriture, de tendresse, est aussi par la-même la premiere source par ou s`elabore l'affectivite.

C'est ce qui fait dire a Freud que la "mere" est le premier "objet" d'amour, et que c'est dans sa relation avec elle que s'elaborent les "pulsions partielles" de la sexualite infantile, dont la dimension subjective va s'exprimer sous la forme du desir.

On voit comment s'impose progressivement la necessi te de postuler des structures subjectives qui rendent compte de ces experiences relationnelles infantiles, differenciёes selon le vecteur de la sexualite.

En effet, l'observation directe ne nous dit rien quant a la fagon dont le petit enfant vit sa relation affective avec chacun de ses parents. Le comportement lui-même, malgre son apparente objective, doit être "interprete" si l'on veut en saisir la signification subjective. On pourra dire: "tel enfant aime rester pres de sa mere, ou il рrefere son pere".

Qu'en est -il vraiment de la "realite subjective": c'est-a-dire, qu'est-ce qui se passe vraiment dans la tete de cet enfant? Quand une fillette dit qu'elle aime bien rester avec sa mere le soir, est-ce a dire qu'elle tient a etre bordee par elle dans son lit, ou bien qu'elle retarde le moment ou celle-ci ira rejoindre son pere? C'est precisement la contradiction entre les apparences: le comportement du sujet, ce qu'il verbalise, etc...et la realite affective, qui introduit la necessite de la "signification" et celle d'un "inconscient" qui en supporte l'emergence et 1'organisation. Cette contradiction au niveau logique n'est rien d'autre que l'expression des соnf1itsconstitutifs de la vie affective.

Si je dis que j'aime bien ma femme et que "j'oublie" de lui souhaiter son anniversaire, ou que j'aime bien un ami et que je suis jaloux de sa reussite (ou que j'aie comme une sorte d`etrange soulagement s'il tombe malade), il уa bien la une contradiction logique qui exprime en fait un conflitaffeсtif.

Ce qui fait le caractere constitutivement et necessairement con fliсtuel de l'affectivite, c'est precisement l'existence de cet encadrement sexue lie a l'existence des deux parents de sexe oppose.

Au contraire de l'animal, qui n'a ni passe ni histoire - essentiellement guide qu'il est par son appareillage instinctuel - l'être humain a un passe infantile, il a une histoire infantile, dont la pre-histoire en constitue Element le plus pregnant. L'animal adulte en finit definitivement avec son enfance. L'etre humain adulte n'en finit pour ainsi dire jamais avec son enfance.

Ce passe infantile, il est constitue par "l'interiоrisatiоn" des relations affectives avec chacun des parents, c'est-a-dire les "images parentales", la "representation" que se fait le sujet de sa mere et de son pere.

Ce que l'experience psychanalytique personnelle montre, avec une evidence bouleversante, c'est comment ces "images parentales" evoluent, comment elles changent, et comment leur metamorphose contribue au changement de notre monde interieur, et par la-mêre produit des modifications dans nos relations avec autrui.

C'est precisement ce "monde interieur", la "realite psychique" comme l'appelle Freud qui, du fait de la relation transferentielle, apparait dans la "situation psychotherapique".

Ainsi apparaissent les "imagos" (les "images") parentaux, la representation que sefait le sujet des etres qui ont preside a ses premieres realisations affectives.

Ces realisations affectives, portees par le mouvement des pulsions, ellesmemes liees paretауage, (c'est-a-dire par appui) aux satisfactions des grands besoins physiologiques (faim, soif, excretion, etc...) sont a l'origine des premieres desirs infantiles.

Les desirs infantiles sont lies aux virtualites libidinales (c'est-â-dire au potentiel de "plaisir", ou d'absence de "deplaisir") en relation avec la satisfaction des grands besoins physiologiques.

Ces tous premiers apprentissages affectifs, que le petit etre humain assure dans ses relations avec sa mere et son pere, sont en fait, la prise en charge de la realite sexuelle.

Le "devenir-femme" ou le "devenir-homme" de la fillette ou du gargon depend de ces apprentissages primordiaux.

A notre sens, l'apport essentiel de la psychanalyse tient en ceci: la sexualite humaine ne devient telle, (c'est-â-dire "s'hominise") que dans le cadre du systeme des relations parentales.

La sexualite est la seule fonction biologique qui ait besoin d'autrui pour etre satisfaite.

Elle a, constitutivement, un caractere mixte, "naturel" et "social" a la fois.

Dans un passage сelebre des "Manuscrits de 1844", K. Marx met bien en evidence се caractere mixte, naturel et social a la fois du rapport sexuel. Il ecrit: "Le rapport immediat, necessaire, de l'homme a l'homme est le rapport de l'homme a la femme. Dans ce rapport generique naturel, le rapport de l'homme a la nature est immediatement son rapport a l'homme, de тёте que le rapport a l'homme est directement son rapport a la nature, sa propre determinalion nature11e". Plus loin, il ecrit encore: "...le rapport de l'homme a la femme est le rapport le plus naturel de l'homme a l'homme".

Cl. Levi-Strauss traduit aussi, a sa maniere, ce caractere mixte de la sexualite humaine. Dans les "Structures elementaires de la parente", il ecrit: "La vie sexuelle est, au sein de la nature, une amorce de la vie sociale: car, parmi tous les instincts, l'instinct sexuel est le seul qui, pour se definir, ait besoin de la stimulation d'autrui".

La psychanalyse a done affaire au proces d'hominisation de la sexualite, comment la sexualite, de fait naturel et biologique devient humaine, comment le rapport sexuel, fait naturel, devient relation sexuelle, relation psychologique, source de la vie affective. En effet, "l'hominisation de la sexualite" n'est acquise que parce que le developpement du sujet humain se fait necessairement dans le cadre d'une structure relationnelle.

C'est l'existence de la structure relationnelle qui permet le passage de la: pulsion au desir.

Ainsi, la psychanalyse traite du proces d'hominisation de la sexualite, du passage de la pulsion au desir structure dans le reseau du langage. L'inconscient est le lieu de ce passage.

La psychanalyse rend compte des effets a distance de l'etat de prematuration du nouveau-ne, dont "l'etat de detresse originelle" necessite, pour des raisons vitales, l'organisation d'une structure relationnelle constitutive de l'environnement neo-natal.

L'inconscient est ainsi, en quelque sorte, le lieu de depot, demise en consign e, des desirs infantiles.

Ceux-ci "parlent", a distance, dans le symptome, le lapsus, le rêve, etc... L'inconscient n'est pas a "l'interieur" du symptome (ou du lapsus, etc...), ni "derriere" lui, ni en "dega" de lui: il est sa "cause", en quelque sorte.

Il est a la fois proces et structure, dont le fonctionnement permet de comprendre l'existence des effets a distance qu'il produit.

En resume

La pratique psychotherapique met a jour trois dimensions qui, empiriquement, sont specifiques de son champ d'activite: la "signification", "l'histoire", "l'affectivite".

C'est l'existence de la "signification", reprise d'un passe dans le present, qui postule l'existence d'une "histoire".

Cette "histoire", qui est en realite une "prê-histoire", est celle de l'interiorisation des experiences relationnelles infantiles.

Celles-ci, compte-tenu des dispositions neuro-physiologiques du petit de l'homme, sont essentiellement sur le registre de l'affectivite et de l'emotion.

L'encadrement relationnel du petit de l'homme est sexue. Ces experiences relationnelles infantiles, de nature affective, sont done differenciees au point de vue sexuel.

C'est l'existence de la sexualite humaine qui postule l'existence de l'inconscient, comme lieu de depot des desirs infantiles, c'est-a-dire structure et proces par ou s'opere l'hominisation de la sexualite.

C'est le caractere mixte de la sexualite humaine, "naturel" et "social" a la fois, qui necessite son assujetissement a un processus necessaire d'hominisation qui se realise dans le cadre de la structure des relations parentales.

Le "devenir-humain" du petit de l'homme, est un "devenir-femme" ou un "devenir-homme".

C'est ce a quoi a affaire la psychanalyse.

C'est a ce niveau que se postule l'existence d'un "inconscient".

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